LA PORTE ÉTROITE
C’est tous les jours qu’on ouvre et qu’on ferme des portes. Aujourd’hui, Jésus nous parle d’une porte qui nous inquiète toujours un peu : celle du Ciel. On se demande comment on y entrera, qui on y trouvera… On y voit saint Pierre y cherchant notre nom dans son grand livre…. Certains s’avouent « résignés à rester près de la porte : « Du moment qu’on y entrera… »
« Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite !» Jésus veut nous faire comprendre qu’au plan spirituel, nous souffrons peut-être d’un sérieux mal de notre époque : le surpoids. Nous sommes peut-être trop obèses pour entrer facilement au paradis. Si nous négligeons de nous mettre à son régime, si nous refusons de « maigrir à nous-mêmes », il se peut que ça accroche sur les bords.
À ceux qui se vantaient d’obéir parfaitement à toutes les lois et perdaient leur temps à faire le compte des élus plutôt que de faire le bien, Jésus proclame que la vraie religion, c’est d’ouvrir son coeur aux vues de Dieu, c’est de suivre le régime qu’il propose, c’est de « surveiller sa ligne » en prenant Jésus comme mesure. Il faut maigrir à soi-même : alors la porte devient assez large.
La marche de Jésus vers Jérusalem, c’était sa marche au bout de lui-même. » Car c’est à Jérusalem qu’il donnerait sa vie. Le régime que Jésus nous offre pour passer la porte du Royaume, c’est d’aller au bout de nous-mêmes. Ce n’est pas facile ; ça suppose une conversion de tous les jours. Il faut tenir à son régime, lutter contre la médiocrité, contre l’égocentrisme, contre l’amour-propre à courte vue qui nous fait regarder les apparences et pas assez le fond de notre propre coeur.
La porte que Jésus nous invite à passer est étroite ; mais n’oublions pas qu’elle est ouverte. Et c’est à chaque jour que nous la passons, à chaque fois que nous acceptons de faire un pas en avant sur le chemin de l’Évangile. Il faut que la place du Seigneur augmente dans notre coeur et que nos goûts souvent égoïstes de passager et de matériel s’effacent devant Celui qui nous demande un effort pour laisser entrer la vraie vie : Dieu lui-même !
Si c’est ce que tu vis déjà, n’aie aucune crainte : la porte t’est déjà ouverte et on se prépare à t’accueillir.
Jean-Louis Courchesne, s.m.m.